dimanche 18 février 2007

Un concert de musique classique tourne à la violence

Quatre tués, quinze blessés à la suite d'un baston général orchestral

Agathe Sement
La Lune de la presse internationale


AIX-CHAUX-FOURE, FRANCE

Ce qui est arrivé aujourd'hui dans la salle de concert d'Aix-chaux-Fouré est un exemple pour tous de la brutalité et la violence entre des personnes habituellement retenues. Dans une éruption surprise de vacarme et de frénésie pendant un concert de musique classique autrement banal, l'ensemble d'orchestre d'Aix-chaux-Fouré, composé d'environ 70 musiciens, est braqué dans un spectacle terrifiant mais fascinant de violence intra-musicienne. Après l'intervention des forces de l'ordre quatre personnes sont mortes et quinze blessées sévèrement. Des chirurgiens de la région ont été appelés dans l'urgence pour extraire les restes des instruments de certaines victimes.

Le baston déclenché par l'orchestre n'est qu'un exemple de plus de l'insécurité croissante pendant des concerts de musique, qui a augmenté de 27% en 2006. Y a-t-il une corrélation entre la performance de la musique et la souffrance humaine? La plupart des spécialistes maintiennent que cela dépend des instrumentistes. Dans ce cas, la musique classique a, d'une façon ou d'une autre, poussé des personnes à réagir d'une façon aggressive, provoquant une suite d'actions violentes.

Certains témoins ont spéculé que les membres du public, frustré par la répétition peu excitante des rythmes datant de la Renaissance, aurait pu déclencher l'émeute orchestrale par des commentaires subtiles et des applaudissements saccadés. Si cela se révélait vrai, il serait plus difficile de causer la musique ou les musiciens pour leurs actes. D'autres ont par ailleurs souligné les tensions entre les instrumentistes à cause de leurs relations personnelles.

Cet incident ne fait qu'aggraver la crise d'insécurité pendant les concerts de musique classés "à haut risque." Dans l'avenir, les performances publiques devraient déployer une force sécuritaire comprenant des détecteurs de métal, des maîtres-chiens et deux à quatre hélicoptères de police.

Le Ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a proclamé vendredi que "la France va prendre au sérieux ces menaces pendant des concerts, en éliminant l'insécurité par de nouvelles mesures." Les députés de l'Assemblé vont se pencher sur la question de l'abolition de la musique pour arrêter les violences et protéger les Français contre les extremistes musicaux.

TEMOIGNAGE DE MUSICIEN
Andy Cappé
Trompettiste


Putain de bordel, c'était n'importe quoi aujourd'hui au concert! J'aurais jamais cru que les clarinettes auraient pu se battre comme ça. Mais c'était surprenant quand le bassiste et les violoncellistes ont confronté les flutistes. Je sais qu'il y a eu pas mal de tensions ces derniers temps, à cause du chef d'orchestre qui baise avec la flutiste blonde. Mais de toute façon, c'est pas une excuse pour déclencher une telle violence!

J'ai fait de mon mieux pour éviter la mêlée. Quand il y a un truc comme ça qui arrive, tu n'as qu'à laisser tomber ton instrument et te cacher derrière ta chaise. Tout le monde sait qu'il y a pas moyen d'arrêter un baston comme ça une fois que ça commence.

Je suis pas très sûr du déclencheur. Je pense que le bassiste a expréssement changé de tonalité, et puis les violoncellistes ont fait un crescendo à la suite, alors qu'ils auraient dû diminuer. Ca a du énerver les flutistes, et puis il faut ajouter les tensions avec le chef d'orchestre. Je suppose que tout ça a explosé et les différentes factions se sont affrontées.

Avant la fin des bagarres j'ai vu des personnes se servir des instruments d'une façon que personne ne peut imaginer. Personne n'était à l'abri. Pourtant, j'espère qu'un jour, peut-être très loin dans l'avenir, un orchestre peut restorer la dignité de cette salle de concert ternie.