jeudi 14 juin 2012

Justice : Les trente-huit complices de Merah insistent qu'il a agi seul

Alain Terrieur
La Lune de la presse internationale


TOULOUSE, FRANCE

Mohammed Merah, le présumé coupable de la tuerie de Toulouse et de l'assassinat de trois militaires, aurait agi seul selon ses trente-huit complices au Service de renseignement français. Le jeune, désabusé d'une famille d'immigrés et fils d'un père alcoolique vendeur de cannabis, a "mal tourné," selon des sources proches du La Rochelle Times.

Le père algérien a porté plainte contre X pour meurtre mardi, prétendant qu'il a le droit de savoir pourquoi son fils a été tué au lieu d'être capturé par les forces de l'ordre. Il aurait prétendu aussi vouloir des preuves avant d'affirmer l'implication de son fils dans les assassinats.

Dans un premier temps les services de police et de renseignement ont mis en place le secret défense afin de bloquer les informations. Depuis, les deux chefs de renseignement français ont refusé de témoigner devant les Sénateurs, une circonstance rarissime. Hier, enfin, les magistrats instructeurs ont demandé de lever le secret du dossier, permettant aux trente-huit complices de se présenter pour affirmer que Merah a agi seul.

"Nous, on n'y était pour rien," explique Hassa Guise, ami proche de Merah qui travaille depuis quinze ans dans les services secrets. "Il est vrai que nous avons financé ses voyages en Irak et au Pakistan. Grâce à nous il a pu bénéficier d'une formation gratuite au Pôle emploi dans son quartier sensible qui fait des échanges culturels avec l'Afghanistan. Mais c'est bien connu tout ça, on n'a pas poussé à agir."

Certains "complotistes" notoires ont soulevé le fait que ça arrangeait bien tout le corps politique et sécuritaire, au moment de la campagne électorale, de trouver un bouc-émissaire et ainsi de "liquider" Mohammed Merah au lieu de prétendre à un procès où d'autres informations auraient pu être divulguées.

Ils ont par ailleurs mis en avant l'arrivée du président Sarkozy à l'école juive dans un délai de deux heures après les meurtres, alors qu'il faut énormément de travail pour planifier le déplacement a priori imprévu d'un Président de la République, pour l'amener en avion, puis en voiture présidentielle, à une distance de 800 kilomètres.

Il y a également la contradiction de recevoir un Président sur un lieu où il y a eu des tirs réels le matin même, alors que l'auteur n'avait pas encore été arrêté.

"Que des suppositions infondées," déclare Larbi Trère, un agent dans les services secrets qui a fourni des armes et donné 100.000€ en liquide à Merah. "De croire que ce gars n'aurait pas agi à cause de son délire fondamentaliste, c'est ne plus croire à la démocratie.

"Nous on n'y était pour rien, c'est de sa faute. Il n'avait qu'à bien se comporter."

Les trente-huit complices ont demandé au public d'arrêter de mettre en avant des hypothèses de complot. Il ont supplié la population d'attiser les différences religieuses et culturelles afin de semer des sentiments de haine et de rancœur, "pour ne plus avoir à faire à des situations comme celle-ci."

"Si la population arrive à se diviser toute seule, nous n'aurons plus à nous impliquer dans des cas comme celui de Merah," explique Guise.

Les complices de Merah souhaitent que la justice arrête de faire son travail rapidement pour qu'ils puissent prendre tranquillement leur retraite aux Antilles, comme leur contrat a stipulé lorsqu'ils lui auraient fourni les armes, l'argent et les voyages.